Aller chez le médecin. Généralement un moment intime où les patients doivent se montrer vulnérables, à la fois physiquement et mentalement. Un moment où la confiance, le respect mutuel et la réassurance jouent un rôle important. Un phénomène connu sous le nom de gaslighting médical existe toujours. Qu’est-ce que le gaslighting médical, et qui est particulièrement vulnérable à cette forme de pression psychologique ?  

Le gaslighting médical consiste à nier, minimiser, banaliser ou psychologiser les symptômes physiques d’un patient. Pas par n’importe qui, mais par son médecin traitant. Cette pratique est dangereuse, car elle entraîne non seulement une détresse psychologique chez le patient, mais peut également conduire à un diagnostic trop tardif, voire inexistant, d’une maladie (chronique). La cause ? On suppose trop rapidement et à tort que les plaintes physiques ont une cause psychologique.

Groupes à risque

Parfois, un médecin semble chercher le côté psychologique dans des maladies rares, dans des maladies pour lesquelles il n’existe pas encore de bons tests de diagnostic ou dans des maladies dont on ne sait pas encore grand-chose. Des antécédents de maladie mentale peuvent aussi déclencher le gaslighting médical. Et bien que cela puisse arriver à tout le monde, nous constatons que certains groupes de personnes sont plus susceptibles d’être victimes de gaslighting médical. Les recherches montrent que les femmes, les personnes de milieux ethniques, les patients gériatriques, les personnes LGBTQ+ et les personnes handicapées sont plus susceptibles d’être victimes du gaslighting des médecins que les autres groupes de patients.

La nécessité d’une prise de conscience  

La société, les patients et le secteur médical ont besoin d’initiatives ciblées pour éliminer les préjugés à l’encontre des patients, et ainsi éliminer le gaslighting médical. Car les patients confrontés à ce phénomène se sentent peu écoutés, exclus et sans soutien. La solution commence pendant la formation des médecins. En effet, ne pas se laisser aller et faire preuve d’empathie sont des conditions préalables importantes pour évaluer correctement la nature et la gravité des plaintes des patients. Une fois sur le lieu de travail, il est également important que les médecins aient une attitude pluridisciplinaire pour pouvoir faire le lien entre différents types de plaintes et de symptômes.

Nous publions cet article le 8 mars dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.