La crise sanitaire dure depuis deux ans et connait aujourd’hui de nouveaux pics de contamination. Avec la propagation du variant OMICRON, les médecins généralistes subissent une surcharge de travail considérable qui entraine d’importantes répercussions, non seulement sur leur santé mentale, mais également sur leur vie privée.
HealthOne, spécialiste belge des logiciels médicaux, a interrogé près de 500 médecins venant de toute la Belgique, afin de mieux comprendre l’impact de la pandémie sur leur santé mentale, leur vie professionnelle et privée, ainsi que leurs ressentis sur ces deux dernières années.

Bruxelles, 17 février 2022. Le dernier variant à atteindre nos frontières provoque un nouvel afflux de patients dans les cabinets des médecins généralistes. 67,38% des docteurs interrogés estiment que l’arrivée d’OMICRON a entraîné une nouvelle surcharge de travail et une augmentation du nombre de visites. Mais ce n’est pas tout, puisque près d’1 médecin sur 2 (45,36%) considère la quatrième vague, c’est-à-dire entre octobre et décembre 2021, comme étant l’apogée de leur surcharge de travail. De plus, les médecins généralistes interrogés lors de l’enquête considèrent que les consultations de patients Covid représentent, en moyenne, entre 20 et 50% de leur temps de travail. Sur l’année 2021, ils parlent même de 30 à 60% de leurs consultations.

« Avec autant de responsabilités, nous constatons que les généralistes essayent tant bien que mal d’alléger leur charge de travail. Nous voyons, notamment, qu’1 médecin sur 2 a décidé de ne plus accepter de nouveaux patients » déclare Johan Spincemaille, General Manager de HealthOne. « Ce n’est pas la seule mesure prise par les médecins pour faire face à cette nouvelle épreuve, puisque 14,32% d’entre eux ont décidé de s’associer pour se partager la charge de travail. Tandis qu’un médecin sur quatre (25,69%) a préféré engager un agent administratif ou un membre du personnel médical (aides-soignants, étudiants en médecines…) pour les aider.»

Santé mentale et vie privée

Malgré ces différents aménagements pris durant la pandémie, l’impact qu’a la Covid sur la vie des généralistes est conséquent. La grande majorité d’entre eux, c’est-à-dire près de 9 médecins interrogés sur 10 (85,59%), reconnaissent que la pandémie a eu des répercussions sur leur santé mentale, avec 1 médecin sur 4 (24,67%) qui juge ces conséquences importantes. Stress, anxiété, détresse émotionnelle, burn-out, épuisement et insomnie sont les maux les plus courants parmi les docteurs sondés. Sans compter que 4 médecins sur 10 (42,33%) révèlent avoir eux-mêmes contracté la Covid-19. Ce n’est pas tout, puisque presque 9 médecins sur 10 (89,11%) déclarent que l’afflux de patients et la surcharge de travail ont également eu un impact sur leur vie privée. Des répercussions si importantes que 3 docteurs interrogés sur 5 (62,27%) ont vu la perception de leur métier changée négativement. Au point où, 35,42% ont considéré une reconversion ou une retraite anticipée.

Mesures gouvernementales

Ce sont, selon les résultats de l’enquête, des difficultés qui ne se calmeront qu’avec des dispositifs d’aide plus adéquats. En effet, 7 médecins sur 10 (74,07%) sont d’avis que les mesures gouvernementales prises pour les soulager ne sont pas suffisamment efficaces. Certaines mesures ont effectivement permis de diminuer la quantité de travail des médecins, notamment les tests en pharmacie, les centres de tests, la possibilité de créer son code PCR et de s’inscrire en ligne pour être dépisté. Malgré tout, certaines d’entre elles n’ont pas aussi bien fonctionné ou ne sont tout simplement pas assez abouties. C’est le cas des démarches administratives qui sont contraignantes et laborieuses, et qui représentent maintenant une trop grande partie de leur travail.

« Les différentes mesures et démarches à suivre manquent de clarté, sont parfois trop complexes pour les citoyens et trop souvent modifiées. Les gens ont du mal à suivre » déclare Vincent Parmentier, Vice-président chez SSMG (Société de Scientifique de Médecine Générale). « De là en résultent une incohérence et inefficacité des différents pôles de communication, tels que les sites internet, le call center et le tracing, dont les informations diffèrent ou ne sont tout simplement pas à jour, ce qui crée chez les patients de nombreuses interrogations. Les médecins traitants se retrouvent donc à passer leur temps au téléphone à répondre aux nombreuses questions et finissent par travailler gratuitement. D’où la nécessité d’avoir une compensation financière plus adaptée ».

Point sur le futur

Néanmoins, même si l’incidence de la pandémie sur les médecins est important, l’espoir d’un retour à la « normale » semble plus proche que jamais. En effet, près de 7 médecins généralistes interrogés sur 10 (69,44%) estiment que la crise sanitaire durera entre 1 et 2 ans au maximum.

« Une fois de plus, il a été démontré que les médecins généralistes, en première ligne face au coronavirus, ont travaillé extrêmement durs pendant la pandémie et sont aujourd’hui au bout du rouleau », commente Wil Rijnen, Responsable des domaines de compétence ICT & eHealth chez Domus Medica. « Il est essentiel d’accorder une attention toute particulière au bien-être des médecins et de réduire la charge administrative pour les soutenir. »