Lorsque le personnel de l’Organisation mondiale de la santé a organisé la première Journée mondiale du sida le 1er décembre 1988, il espérait sans doute qu’un jour cette initiative ne serait plus nécessaire. Pourtant, près de 35 ans plus tard, rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Porter le ruban rouge familier est toujours nécessaire pour attirer l’attention, la prévention et la solidarité. Qu’est-ce qui a été réellement réalisé ces derniers temps ? Et comment faire en sorte que la maladie appartienne au passé d’ici 2030 ?

En 1984, la première infection par le VIH a été détectée en Belgique. À cette époque, les patients diagnostiqués avaient au mieux deux ans à vivre. Aujourd’hui, heureusement, les choses sont différentes. Si le traitement médical est suivi, le VIH n’est plus transmissible (y compris par les contacts sexuels). L’élimination de la maladie d’ici 2030 est l’un des objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies. En août dernier, le Botswana est devenu le deuxième pays à atteindre les objectifs des Nations Unies en matière de lutte contre le sida, après l’Eswatini.

La science progresse à petit pas…

Mais pour y parvenir, il y a encore beaucoup de travail à faire. Heureusement, la science continue de progresser de manière constante. En termes de prévention, les médicaments PEP et PrEP sont par exemple sur le marché depuis plusieurs années. Ces médicaments permettent aux personnes d’éviter d’être infectées par le VIH avant (PrEP) ou après (PEP) une exposition potentielle. En Belgique, les deux médicaments sont remboursés. Des découvertes importantes ont également été faites cette année autour du réservoir du VIH. Et grâce à la thérapie par cellules souches, il est même possible de guérir le VIH, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que cela soit généralement possible pour plus d’une poignée de patients.

…mais la prévention reste importante

Au-delà de la science, la prévention par l’éducation reste importante, car il existe encore des tabous et des malentendus autour de la maladie. Non seulement en direct dans les écoles, les entreprises et par des projets de développement, mais certainement aussi sur le web et par les médias sociaux. En outre, des actions concrètes et des ressources et biens de base sont tout simplement nécessaires dans de grandes parties du monde. Par exemple, en Ukraine, où la guerre frappe aussi durement les patients porteurs du VIH. Par ailleurs, les pays en développement comme le Mozambique, où plus de 12 % de la population adulte vit avec le VIH, sont confrontés à une grave pénurie de préservatifs depuis la pandémie de corona. En conséquence, les préservatifs disponibles deviennent inabordables pour les personnes les plus pauvres.

Outre les plus pauvres, les jeunes femmes sont également touchées de manière disproportionnée, notamment en Afrique subsaharienne. Dans le monde, les filles et les femmes âgées de 15 à 24 ans sont presque deux fois plus nombreuses que les garçons et les hommes du même âge à être infectés par le virus du VIH. La violence sexuelle, le manque d’éducation, l’inégalité des sexes, la discrimination et le manque de contrôle sur l’utilisation des préservatifs en sont les principales causes. Pour cette seule raison, porter un ruban rouge le 1er décembre est un signe respectueux de solidarité.

Vous trouverez de plus amples informations sur la Journée mondiale du sida 2022 sur les sites web de la Plateforme Prévention Sida (www.preventionsida.org) et Cool and Safe (www.cool-and-safe.org)